Les hommes et les femmes à la retraite- Vos réponses à la consultation

Remerciements

Je veux premièrement remercier ceux et celles qui ont bien voulu répondre à mes questions. J’ai reçu treize réponses au total, de dix femmes et trois hommes. Évidemment, on ne peut tirer de conclusions d’une consultation aussi restreinte et vais donc me contenter de rapporter vos propos en les regroupant. Mais la semaine prochaine, je vais publier un article sur ce même thème qui sera basé sur des données récentes. Je pense que vous serez intéressés.

Les commentaires reçus sont tous intéressants et réfléchis. Qu’elle qu’ait été votre position personnelle à savoir si les hommes ou les femmes s’adaptent mieux à la retraite, vous avez tous et toutes identifié des facteurs importants qui contribuent à l’adaptation à la retraite et à la vieillesse. Donc, vous aviez tous raison!

Vous allez trouver ci-dessous un sommaire des réponses. Vos réponses, reproduites ici verbatim, se trouvent en dessous.

Avertissement : je mentionne souvent la situation de couples formés d’un homme et d’une femme mais ces remarques sont tout aussi valables pour les couples formés de personnes du même sexe.

Sommaire des réponses obtenues

1. Selon vous, est-ce que les hommes ou les femmes ont plus de facilité à s’adapter à la retraite ou est-ce à peu près égal?

La moitié d’entre vous (6 sur 13) pense qu’il n’y a pas de différence entre les hommes ou les femmes dans leur capacité à s’adapter à la retraite. Plusieurs ont mentionné que c’était vraiment une question de personnalité et que d’autres facteurs que le genre étaient plus déterminants. Parmi ces facteurs, on mentionnait notamment :  le moment de la retraite, la raison de prendre sa retraite et surtout l’importance accordée au travail (la valorisation qu’on en obtenait, la place qu’on lui accordait en termes de temps, etc.). Une personne explique la difficulté particulière qu’il peut y avoir quand on est la deuxième personne dans un couple à prendre sa retraite. Quelques-uns ont insisté sur le maintien, quel que soit le genre, de la personnalité et la continuation à la retraite et durant la vieillesse des attitudes déjà présentes.

Toutefois, six personnes croient qu’il existe des différences notables entre les deux sexes. Une personne croit que les femmes ont plus de difficulté alors que cinq autres personnes trouvent, au contraire, que les femmes s’adaptent mieux.

Une personne n’a pas voulu s’engager sur le terrain des comparaisons hommes-femmes.

2. Selon vous, les hommes et les femmes ont-ils des façons différentes de vivre leur retraite?

Cinq personnes croient qu’il existe des différences entre hommes et femmes dans la façon de vivre sa retraite.  Deux de ces personnes pensent que les hommes font moins de planification de leurs journées et semblent se fier plus au hasard. Une personne affirme que les femmes ont un plus grand besoin de planifier les activités. On a observé chez les hommes moins de variété dans leurs activités, un cercle d’amis moins grand et moins de contacts sociaux et familiaux. Un facteur souvent mentionné est que les femmes étaient plus souvent proches aidantes que les hommes et qu’en général, les femmes avaient davantage d’activités reliées au bien-être des autres que les hommes.

3. Selon vous, est-ce plus facile pour les femmes ou pour les hommes de trouver des activités qui les intéressent?

Cette question a suscité très peu de commentaires. Une personne indique qu’il n’y a pas de différence entre les deux sexes à ce niveau. Une autre indique que les hommes ont besoin de moins de variété que les femmes et donc, qu’ils arrivent à trouver ce qui leur convient.

4. Croyez-vous que les hommes ou les femmes font face au vieillissement de façon plus positive ou est-ce égal?

La plupart disent que c’est vraiment une question de personnalité et que des facteurs tels que la santé sont plus déterminants que le genre. Toutefois, au moins 3 personnes (trois femmes) ont exprimé la croyance que les femmes auraient plus difficulté à accepter la dégradation de leur apparence avec le vieillissement. Plusieurs pensent que les femmes possèdent une meilleure capacité à évoluer durant leur vieillesse parce qu’elles seraient plus axées vers les relations sociales, les activités créatives, le jeu, l’expression d’elles-mêmes, etc.

Facteurs pertinents

Tel que mentionné plus haut, plusieurs d’entre vous étiez d’avis qu’il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes dans leur capacité à s’adapter à la retraite. Toutefois, plusieurs ont judicieusement mentionné des facteurs qui risquent d’affecter l’adaptation à la retraite quel que soit le genre. Voici quelques-uns des facteurs qui ont été mentionnés :

  • Le moment de la prise de la retraite : en effet, si dans un couple, l’homme et la femme désirent prendre leur retraite en même temps, les femmes (étant souvent moins âgées que leur conjoint) sont souvent amenées à prendre leur retraite plus tôt qu’elle ne le désirait. Par contre, la prise de retraite à des moments différents peut aussi apporter des difficultés, car une des deux personnes soit d’adapter à la routine déjà établie par l’autre.
  • La force des liens entre le travail et l’identité de la personne : plusieurs d’entre vous ont mentionné cet aspect.
  • Les raisons de la retraite : si la retraite est motivée par des raisons externes (maladie, responsabilités de proche aidant, perte du poste, etc.) on peut s’attendre à ce que la transition soit moins positive.

Facteurs possiblement liés au sexe :

Un de vous a mentionné quelques facteurs qui pourraient, possiblement, être en lien avec le sexe et qui, s’ils sont présents, pourraient favoriser les femmes. Ces suggestions étaient formulées sous la forme d’hypothèses :

  • Les femmes ont plus souvent connu des discontinuités dans leur carrière (pour des maternités par exemple) que les hommes. Est-ce que cela facilite l’adaptation?
  • Si les femmes sont plus impliquées dans des activités à l’extérieur du travail, cela les favoriserait peut-être?
  • Si les femmes accordent plus d’importance à la vie sociale, ce serait un facteur positif.
  • Si les femmes ont une meilleure « flexibilité émotive » … (ce que je comprends être précisément, la capacité de s’adapter), elles seraient favorisées.  

Vos réponses

Ci-dessous les réponses verbatim telles que reçues.

No. 1

Je suis une femme, et personnellement, je n'ai pas eu de difficulté à m'adapter à la retraite. Il faut dire que je m’étais préparée des années d'avance. J'ai commencé par fêter cela par une "vacance" d'un mois complet en Floride avec ma sœur qui m'y avait invitée, et nous avons eu du plaisir comme des petites folles.  Cela a très bien amorcé ma retraite. De retour chez moi, j'ai décidé de continuer les exercices quotidiens que je faisais en Floride avec ma sœur, je me suis inscrite à des cours de Yoga, (que j'ai dû quitter à cause du Covid), et à d'autres cours d'intérêt général.  Je m'occupe aussi beaucoup de mon père qui vit seul.  Tous mes frères et sœurs aussi continuent à le contacter régulièrement, pour s'assurer de son bien-être, mais c'est surtout moi et mes 2 sœurs plus âgées qui s'en occupent; nous le recevons à souper une fois par semaine. Les plus jeunes lui téléphonent régulièrement, mais sans plus. Donc, selon mes observations personnelles, les femmes s'occupent plus (en général) des autres, comme leurs parents, enfants, etc.Finalement, parmi les 4 couples que je connais qui sont à la retraite, 3 des 4 femmes ont eu de l'anxiété en commençant leur retraite, dont une au point de devoir être médicamentée.  Par contre, aucun des 4 hommes n'a eu ce problème. Donc, pour moi, ceci confirme que pour les femmes, il est important de planifier, alors qu'on dirait que les hommes se disent "Aujourd'hui, je faire faire ceci, et demain, boff ! on verra!" 

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­NO. 2

En général, je préfère ne pas examiner les choses sous l’angle du genre des personnes. Selon mon expérience, je crois que la facilité à s’adapter à toutes nouvelles situations est une affaire qui dépend moins du genre des personnes, mais plutôt de leur caractère. Certaines personnes ne peuvent s’occuper d’elles-mêmes et doivent avoir une occupation prédéterminée ou elles ne savent pas quoi faire. Aussi certaines personnes dépendent des relations qu’elles ont développé au travail et n’ont pas d’autre vie sociale. Pour d’autres encore, leur travail est leur identité ou est la source de leur satisfaction d’eux-mêmes.

Mon mari et moi avons pris notre retraite en 2012.  Alors que mon mari a voulu prendre une complète retraite immédiatement, moi, je n’étais pas encore prête. Lui il s’est lancé au golf.  Il n’avait jamais joué au golfe avant, mais à la retraite il joue 2 ou 3 fois par semaine avec ses copains.  Durant l’hiver il fait du ski. Et de mon côté, j’ai fait du bénévolat avec la municipalité en Colombie-Britannique chargé en 2013 d’organiser les jeux pour les personnes âgées de 55 et plus, ensuite j’ai pris un contrat en communication avec une association médicale et après j’ai pris des affectations à court terme avec le ministère fédéral que j’ai laissé lorsque j’ai pris ma retraite.

Depuis notre retraite, nous avons bien aimé voyager et avons pris plusieurs beaux voyages, y compris des voyages en Australie puisque ma fille et sa famille y habitent. Avec la pandémique nous n’avons pas été capables de voyager récemment, mais nous avons hâte de voyager à nouveau bientôt. Nous avons aussi une vie sociale assez animée et faisons partie d’un groupe de couples qui se relayent pour des dîners gastronomiques. Je suis maintenant, depuis l’arrivée du COVID, à la pleine retraite. Mon mari et moi partageons les tâches ménagères et nous continuons à socialiser avec nos amis via Zoom.  À tous les samedis soirs par exemple, nous participons à une soirée de jeux avec nos amis. Alors que mon mari continue à jouer au golfe, moi je me suis mise à faire des conserves et à faire du savon maison. Nous vivons une vie heureuse et sereine. En ce qui a trait au vieillissement, je crois que le plus important facteur est la santé et non le genre.

No. 3

Mes réponses ou mes tentatives de réponses à ces questions se basent uniquement sur ce que j’ai pu observer dans mon entourage ou parmi les personnes que j’ai été amenée à côtoyer par le biais de sites de rencontres. Ce que j’ai remarqué dans ma recherche d’un compagnon, c’est que les femmes de ma tranche d’âge (65-75 ans) sont beaucoup plus allumées, intéressantes et actives que les hommes du même âge.  Elles soignent davantage leur forme physique aussi. J’en conclus qu’elles s’adaptent mieux que les hommes à la retraite et qu’elles ont plus de facilité à trouver des activités qui les intéressent.   D’après moi, cela s’explique par le fait que les femmes de cette tranche d’âge ont toujours eu des activités en parallèle à leur travail rémunéré : décorer et entretenir la maison, cuisiner, s’occuper de personnes autres qu’elles-mêmes (leurs enfants, leurs parents), magasiner pour elles-mêmes et pour leur famille, etc.  Elles ont également entretenu des relations familiales et amicales tout au long de leur vie.   Par conséquent, la retraite n’a pas représenté pour elles la grande coupure d’avec le monde du travail qu’elle a été pour les hommes. J’ai l’impression que les hommes et les femmes ont des façons différentes de vivre leur retraite.  Je crois que les activités des hommes sont moins diversifiées que celles des femmes.  Elles semblent se concentrer largement dans le domaine des sports (actifs ou télévisés) et dans l’intérêt (lecture, télé, internet) pour les questions d’actualités et de politique. En ce qui concerne le vieillissement, je ne suis pas certaine toutefois que la perspective des femmes soit plus positive que celle des hommes.  Certes, les hommes perdent le sentiment de contrôle, d’autorité que confèrent nombre d’emplois masculins.   Mais la perte d’une apparence jeune constitue un deuil non négligeable pour les femmes.  La vue de son visage et de son corps qui se dégradent et n’attirent plus les regards entame considérablement l’optimisme féminin.

No. 4

Spontanément j’avais envie de répondre que oui c’est pareil…mais en y pensant …voici:

- il y a des facteurs indépendants du sexe qui influencent la retraite comme :

- retraite obligée ou choisie (j’inclus les retraites pour maladie dans obligée)

- retraite planifiée ou non (des fois les gens arrivent à cette période de leur vie sans vraiment y avoir réfléchi)

- du côté sexe, des questions se posent:

- est-ce que les femmes ont expérimenté plus de changements dans leur travail que les hommes ? 

- si oui, cela leur donne un avantage d’adaptation à ce nouveau moment de leur vie

- est-ce qu’il y a une différence de la flexibilité intellectuelle, émotive entre les hommes et les femmes?

-la présence d’activités et de loisirs avant la retraite est un facteur qui la rend plus facile. Y a t’il une différence liée au sexe? 

- la vie sociale joue aussi comme facteur important

- faire partie d’organismes, d’activités, de groupes divers non reliés au travail serait-il plus l’apanage des femmes que des hommes?

Si les réponses sont oui pour les femmes, je pense qu’elles s’adaptent plus facilement que les hommes à la retraite…mais c’est une opinion basée sur une réflexion. Bien hâte de te lire là-dessus.

No. 5

En réponse à tes questions je dois avouer que jamais je n'oserais m'aventurer sur le terrain de la comparaison entre les hommes et les femmes : trop dangereux, surtout en cette ère des réseaux sociaux où il n'y a aucun contrôle des esprits. Je me contenterai donc d'énumérer les paramètres de difficulté à vivre la retraite à mon point de vue genré et laisserai aux experts ou aux intrépides le soin de faire la comparaison entre les sexes Ce sera donc une réponse du point de vue masculin car je serai bien incapable d'en avoir un autre. Quant à me demander si cela aurait été différent si j'avais été une femme je ne vois pas ce que je pourrais dire d'intelligent en me mêlant de mes affaires. Je fournirai simplement divers paramètres qui pour moi sont sources de difficultés et qui pourraient s'appliquer à tous les cas de diversités genrées imaginées et imaginables car il en sort toujours de nouvelles :

- la perte d'identité et de statut professionnel qui affecte l'image de soi, l'estime de soi et modifie profondément le rapport à l'autre et la position sociale

-la fragilisation physique qui découle de la maladie ou d'une simple baisse des capacités physiques chez soi ou chez le conjoint

-l'isolement qui découle de la perte de vie de couple au quotidien si l'un est malade au point d'entraîner une séparation

-la fragilisation du réseau social à la suite des éléments précédents

-la difficulté de se forger une nouvelle identité et un nouveau rôle satisfaisant socialement

-le sentiment d'être engagé sur une pente descendante irréversible avec un système de freinage défectueux

-un isolement relatif des liens familiaux si il y a déménagement dans une autre région

Encore une fois ceci peut s'appliquer aux deux sexes mais je peux concevoir qu'une femme ferait une liste différente complètement.

Curieux de voir ce qui ressortira de ton questionnaire

No. 6

Les hommes ont-ils plus de facilité à s’adapter à la retraite ? J’avais l’idée préconçue que c’était plutôt le contraire. Que les femmes avaient souvent entretenu des amitiés pendant toute leur vie professionnelle et que de ce fait, elles se retrouvaient moins seules à la retraite. J’ai effectivement connu des hommes qui n’avaient d’autre vie sociale que celle du bureau et qui ne voyaient pas la retraite d’un bon œil mais ils semblent s’être bien adaptés. La plupart ont opté pour des activités qui les intéressaient avant la retraite mais qu’ils n’avaient pas le temps de faire. Voyager davantage, fabriquer des meubles ou des jouets pour les petits-enfants, apprendre un instrument de musique, faire du bénévolat ou tout simplement contempler la nature et le temps qui passe car certains vivent très bien leur retraite sans avoir besoin d’accomplir quelque chose. J’en suis venue à la conclusion qu’il n’y a pas de différence entre les genres mais plutôt une différence entre les gens. On vit sa retraite comme on a vécu sa vie à ce qu’il paraît. Si on recherchait la compagnie, on la recherche encore. Si on était plutôt solitaire, on le reste. Si on avait mille et un projets, ça continue. Ce sont les ennuis de santé qui viennent contrecarrer les nombreux projets des retraités. Il y a aussi la perte d’un conjoint. Plus le temps avance et plus il y a d’embuches mais c’est ce qu’on appelle la vieillesse.

­­­­­­­­­­­­­­­­No. 7

Selon vous, est-ce que les hommes ou les femmes ont plus de facilités à s’adapter à la retraite ou est-ce à peu près égal? J’ai pris ma retraite après mon conjoint. Son horaire était bien défini et constitué d’activités de loisirs et de plein air et je me suis insérée dans ce programme. Je dirais que je me suis aussi bien adaptée à la retraite que lui, que j’apprécie beaucoup faire des activités de loisirs et plein air avec mon conjoint. Ce qui diffère, c’est que j’ai du mal à réaliser les activités que j’avais en tête parce que tout mon temps est pris pour les activités que nous faisons à deux. Par exemple, j’aime peindre, la couture, la lecture, le piano, la méditation et le temps me manque pour ces activités plus calmes dont je ressens quand même le besoin. 2. Selon vous, les hommes et les femmes ont-ils des façons différentes de vivre leur retraite? D’après ce que j’observe, les femmes, nous nous occupons davantage des vieux parents. Mon conjoint étant physiquement loin de son parent, c’est sa sœur qui en prenait soin. Dans ma famille, c’est ma sœur et moi qui allons au-devant et les frères sont là sur demande de notre part. Les hommes me semblent plus proches de leurs besoins individuels et vivent la retraite davantage au jour le jour. C’est une impression. 3. Selon vous, est-ce plus facile pour les femmes ou pour les hommes de trouver des activités qui les intéressent? Ça me semble aussi facile pour l’un que pour l’autre. Je vois quand même des différences, c’est à dire que les femmes semblent avoir davantage d’activités reliées au bien-être des autres, au confort et à l’organisation de la vie quotidienne, à des activités pour elle-même qui sont organisées dans le temps (des cours, des ateliers, …) 4. Croyez-vous que les hommes ou les femmes font face au vieillissement de façon plus positive ou est-ce égal? Je pense que c’est égal mais différent. Les hommes attendent peut-être davantage d’avoir un problème pour se soucier de leur santé, suivent mieux les consignes lorsqu’elles sont prescrites. Ils sont moins dans la prévention que les femmes. Les femmes sont je pense plus sensibles à leurs apparences et signes du vieillissement puisque la société nous reflète sans cesse ce qui doit être fait pour paraitre plus jeune. Un moment donné cela influence nos comportements.

No. 8

J'ai toujours trouvé que les gens qui s'adaptent le mieux à la retraite sont tout d'abord ceux et celles qui ne s'identifiaient pas uniquement par leur travail. Ces personnes ont développé des intérêts à l'extérieur de leur vie au bureau, homme ou femme. Trop de gens pensent que l'endroit où ils travaillent va s'écrouler s'ils quittent alors que le contraire est vrai. Comme le disait mon médecin, nous travaillons pour mettre du pain sur la table. Il est vrai que notre travail doit être agréable et nous faire grandir comme personne mais la retraite peut en faire autant. Et voilà mon grain de sel.

No. 9

Bonjour, et merci pour vos articles super intéressants. Je ne suis pas certaine du tout que ce soit vraiment une question de sexe qui fait que l’on s’adapte plus ou moins facilement à la retraite. Mais, plutôt des aspects comme notre relation par rapport au travail. Je connais autant d’hommes que de femmes qui sont très carriéristes ou qui se sentent très valorisées par le travail ou qui y mettent tous leurs œufs sans développer d’autres champs d’intérêt. Les professions où le travail est particulièrement valorisant ou encore quand le milieu de travail est plus satisfaisant que le climat à la maison sont certainement des facteurs qui font en sorte que les gens hésitent à prendre leur retraite. Il y aussi la crainte de ne pas pouvoir conserver le même rythme de vie compte tenu d’une baisse de revenus ou encore la peur réelle de s’ennuyer ou de ne pas savoir que faire de tout ce temps libre qui rendent la décision de prendre sa retraite. Si ces personnes doivent quitter leur travail pour des raisons extérieures à eux (maladie, déménagement, abolition de certains postes) ou qui se font inciter à prendre leur retraite vivent certainement plus difficilement la retraite, peu importe le sexe. Ceux et celles que je connais qui ont pris leur retraite ou envisagent ou hésitent à la prendre, ont d’autant plus de faciliter à la prendre ou à la planifier si leurs intérêts ou hobbies ou projets de vie sont déjà bien campés ou ancrés dans leurs habitudes avant de la prendre. Peut-être que les femmes ont déjà l’habitude d’être multitâches et donc d’avoir déjà pris l’habitude de faire autre chose que d’être sur le marché du travail mais en même temps, elles ont souvent eu peu de temps pour elles. Alors, ont-elles plus de facilité à voir ce qu’elles pourront enfin faire à la retraite? Quant aux hommes qui se seraient toujours peu investis ailleurs que dans le travail ou n’ayant pas développé d’autres centres d’intérêt ou d’habiletés par exemple, craignent-ils de se chercher quelque chose à faire autre que ce qu’ils ont toujours fait en congé ou vacances? En regardant autour de moi, je ne peux en conclure que ce soit une question de sexe mais de valeur ou temps accordés au travail tout au long de leur vie active sur le marché du travail et surtout de la variété de leurs habitudes ou loisirs antérieurs.

No. 10

Je trouve ta question pertinente.  Homme (H) et femme (F) on réagit souvent différemment. À toutes sortes de situations. Face à la retraite? Là, je ne sais pas. Pour y réfléchir, il est vrai que chacun prend son cercle de vie, son couple pour trouver les points qui peuvent illustrer ce qu’on vit. On dit qu’il y a beaucoup de demandes de divorces 1) ... le lendemain de la St-Valentin !!! yes madame! et 2) quand le couple est rendu à la retraite (la femme est comme tannée que son homme joue tous les jours au golf!) Souvent on entend les gens dirent « quand je serai à la retraite, je ferai ceci cela. Pour ma part, je pense qu’on ne change pas tant que ça à la retraite. Si la F aime lire, tricoter, faire des sports, elle aura juste l’occasion d’en faire un peu plus. Elle veut apprendre à jouer de la guitare? Je ne sais pas si elle prendra le temps, aura la motivation pour l’acquisition de cette nouvelle habileté. Ça se peut. Je l’ignore. J’ai plus l’impression qu’on reste pas mal la même personne avec les mêmes intérêts, mais qu’avec le temps dont on dispose, on s‘investit un peu plus. Alors, si pendant la période où le couple était au travail et que chacun s’accordait pour effectuer ses activités en solo ou en couple, ça va continuer.  Là où pourrait apparaître une tension c’est si le travail constituait la totalité des activités pour l’H ou pour la F. Travailler était ce qui motivait la personne, la définissait, lui apportait satisfaction, sentiment d’accomplissement. D’être quelqu’un. D’exister. Alors, cette personne, H ou F, éprouvera sûrement des difficultés à faire face à cette nouvelle réalité. Tu sais déjà tout ça madame. Je crois que les premiers temps de la retraite pour un couple peuvent être un défi. Non pas p.c.q. c’est un H ou une F. Parce que ces 2 personnes doivent retrouver une autre façon de vivre, avec beaucoup de temps libre devant soi. De se redéfinir presque. En tant que personne, H ou F. Et aussi retrouver d’autres repères pour le « couple de retraités ». Un élément peut également venir influencer de façon importante la vie des retraités. Pour H et F. C’est l’arrivée de petits-enfants. Quelques grands-parents diront « j’ai fait ma part. À votre tour ». D’autres iront jusqu’à devenir la garderie. Ou alors, les g.p. ne s’entendent pas sur le rôle à jouer, sur le temps à donner aux petits-enfants, sur leur implication. S.q. ça dépend d’être un H ou une F? Je ne pense pas. Et le dernier élément qui me vient à l’idée est ... la maladie. Quand on est à la retraite, veut-veut-pas, c’est qu’on est rendus vieilles, vieux. C’est pas la fin du monde. On est juste vieux. Pas morts. Pas fous. Vieux et ... heureux d’avoir enfin tout ce temps pour en profiter ... à ne rien faire peut-être.  Alors, si c’est l’H ou la F qui n’a pas une bonne santé, est-ce que la réaction sera différente? S.q. si l’H est malade, la femme deviendra instantanément la personne aidante? Et si la F n’est pas bien, l’H pourrait aussi bien remplir ce rôle? non? Tout ça pour essayer de te dire que selon moi, je ne crois pas que la F ou l’H réagit différemment à la vie de retraité. C’est plus une question de personnalité. 

No. 11

Adaptation à la retraite
Dans mon entourage (famille, amis) je dirais que les femmes sont mieux préparées à la retraite. Dans ma génération, le partage des tâches ( charge mentale) n’est pas tout à fait réussi ce qui fait que le travail à l’extérieur s’arrête mais les autres tâches demeurent ce qui fait que la cassure est moins nette. Les hommes sont plus démunis et ne deviennent pas tous des hommes roses.
Différentes façons de vivre
Les femmes ont généralement un réseau d’amies bien établi qui demande qu’on s’en occupe (cinéma, restaurants, théâtre, voyage) alors que l’homme se retrouve plus seul et à plus de difficultés à aller vers l’autre.
Qui a le plus de facilité à trouver des activités qui les intéressent
Les femmes sont plus ouvertes à de multiples activités alors que l’homme se satisfait d’activités répétitives (golf, ski)
Qui des deux est le plus positif face au vieillissement
Je crois que dans leur for intérieur les hommes et les femmes sont assez semblables face au vieillissement. Mais comme on entend beaucoup plus parler des femmes vu toute la panoplie de produits cosmétiques, chirurgies, Botox et j’en passe on a l’impression qu’elles l’acceptent moins bien...je n’en suis pas si sûre.

No. 12

Je ne savais pas trop comment répondre à ta question. Étant toujours trop Cartésien, je n’arrivais pas à comparer, sans au préalable mieux apprécier les caractéristiques de vie réciproques: âge, culture, santé, éducation, autonomie financière, etc. Le fait que les femmes sont souvent plus jeunes dans un couple, ne facilite pas non plus les comparaisons. Mais bref, dans un cas de figure moyen - donc assez hétérogène - je répondrais non aux trois premières questions (pas de différence) mais que la femme s’en tire mieux pour la quatrième (discipline et pieds sur terre!)

No. 13

A mon sens, l’adaptation à la retraite et au vieillissement est grandement facilitée par la vie à deux. On s'organise ensemble, et il y a un équilibre de vie. Je ne vois pas de différence notable entre les genres dans ce contexte. Par ailleurs, lorsqu’ on se retrouve seul ou seule en vieillissant, mon impression est que les femmes font face à la solitude de la vieillesse, plus aisément que les hommes. C’est ce que j’observe dans mon entourage, notamment chez mon père de 93 ans, veuf depuis 12 ans et d’autres hommes retraités plus jeunes dans des situations semblables. A mon avis, les femmes font face plus positivement à la solitude de la vieillesse, parce qu’elles sont capables de découvrir des nouvelles activités d’intérêt et forgent des relations humaines plus facilement que les hommes. Je l’observe chez mes tantes de plus de 80 ans qui vivent chez encore dans leur maison et chez les femmes qui vivent à la même résidence pour ainés que mon père. Les femmes savent mieux s’engager avec l’art, la lecture, les jeux et maintenir les liens avec les amies et la famille.

 

 

FIN

 

Danielle Ferron, Ph.D., Auteure de l'article

Danielle Ferron a pris sa retraite en 2016 après une carrière de chercheure dans les sciences sociales. Elle détient un doctorat en psychologie et depuis sa retraite, elle a donné des ateliers sur la préparation à la retraite et publie des articles sur le sujet de la retraite et du vieillissement.

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