Je suis de retour à La Zone grise
Comment parler de la vieillesse? Pour plusieurs c'est un sujet tabou et d'utiliser le mot «vieux» est offensant. Et pourtant, nous passons tous par là. À moins de mourir jeune, ce que nous ne désirons pas. En passant, je ne me gêne pas pour utiliser le mot « vieux » et « vieille» et je m'expliquerai là-dessus dans un autre article.
Jusqu'à présent, la vieillesse a été décrite comme un phénomène surtout médical: nos pertes, nos incapacités, les dangers qui nous guettent. Ce sont surtout les gérontologues ou les gériatres, qui la plupart du temps sont encore jeunes, qui nous ont décrit à nous-mêmes et qui nous ont dit ce que nous allions devenir. Loin de moi l'idée de contester ce qui est su et connu du processus physique du vieillissement. Je ne suis pas médecin ni experte du vieillissement.
Toutefois, la partie qui manque dans ces écrits scientifiques c'est comment on se sent quand on est vieux. Notre vision de la vie est-elle différente? Quel regard posons-nous sur la vie? Que veut dire être vieux pour nous? Regrettons-nous notre jeunesse? Les écrits les plus pertinents que j'aie lus sur ces questions proviennent de personnes qui sont rendues là. Mon but est de parler de vieillesse non pas avec le regard d'un spécialiste mais avec le regard d'une personne vieillissante et qui dans pas si longtemps, sera vieille. Si la vieillesse est une maison qu'on habite, je veux la décrire de l'intérieur plutôt que de l'extérieur.