De retour

Bonjour, chers lecteurs!

Me voici de retour à la barre de La Zone grise après une pause de plusieurs mois. Durant la dernière année, une série d'événements- certains positifs et d'autres pas- m'ont empêchée de poursuivre mes contributions.

J'avais tout d'abord pris une pause au début de l'été 2021; j'habite tout près d'un lac et l'idée de sacrifier une baignade pour travailler à un article m’apparaissait comme un châtiment tout à fait cruel et déraisonnable. Et il y a les festivals de musique et les visites des amis et de la famille, etc. À la fin de l’été, au moment où j’étais prête à reprendre, mon conjoint a dû faire face à un problème médical inattendu qui a requis de nombreuses visites en urgence et de multiples interventions. J'ai perdu le compte du nombre de visites dans les hôpitaux. Tout va bien maintenant -problème réglé- mais pendant que nous attendions la chirurgie, je n'avais pas la tête à l'écriture. En fait, la pensée abstraite m’était devenue totalement inaccessible!

Cette interruption m’a fait réaliser qu'écrire à chaque semaine un article de 1 000 mots sur un sujet propice à un traitement court me coûtait beaucoup de temps mais en même temps m'empêchait de mener ma recherche sur des questions qui me préoccupent de façon plus personnelle. Voici les questions qui me hantent en ce moment : comment fait-on pour s'adapter aux pertes qui surviennent autour du 3ième ou du 4ième âge?  Comment les personnes très âgées font-elles pour garder le moral malgré les épreuves telles que le deuil, la perte de capacité, la maladie, l'entrée en institution?  La pandémie nous a révélé comment certaines personnes dans les résidences et les CHLSD s’en sont bien sorties malgré leur confinement dans une petit espace, le manque d’activité et de contacts sociaux, l’isolement total de leurs proches. Comment expliquer cela? D’où vient cette résilience?

À force de lire sur ce qui fait que certains vieux passent à travers les épreuves, j'en suis venue à me demander si nous, les baby-boomers, étions prêts à faire face au grand âge. Certaines des valeurs qui caractérisent la génération des baby-boomers sont contraires aux attitudes qu’on doit développer pour être en mesure de s’adapter au statut de vieillard. Malgré leur meilleure forme physique et leur volonté de rester actifs, les baby-boomers pourraient être particulièrement vulnérables face à la vieillesse et celle-ci pourrait s’avérer moins positive que celle de nos parents. Mais cela reste à vérifier, ce n’est qu’une hypothèse pour le moment quoique j’ai entraperçu dans la littérature des indications que ce pourrait être vrai.

Ce qui m’est apparu évident, au fil de mes lectures des six dernières années, c’est le fait que les baby-boomers ne connaissent pas vraiment la vieillesse et que nous nous berçons d’illusions à ce sujet. Nous espérons vivre longtemps mais en santé! Nous pensons que nous allons esquiver tous les dangers l’un après l’autre, parce que, n’est-ce-pas, nous sommes en bien meilleure forme que nos parents et grands-parents. De plus, les médias nous servent jusqu’à plus soif des modèles de belles vieillesses, de vieillesses vigoureuses et joyeuses : Janette Bertrand, Hubert Reeves, etc. Les exemples ne manquent pas et on se prend d’espoir que notre vieillesse sera semblable à la leur. Ben oui, pourquoi pas moi? En fait, tout concourt pour renforcer nos illusions face à la vieillesse et les baby-boomers risquent de se retrouver devant une mauvaise surprise quand viendra le temps d’aborder le grand âge.

Je compte recommencer à publier dans ce blogue mais de façon intermittente et dans le but cette fois-ci d’explorer les thèmes qui font partie de ma quête personnelle. Je vais me concentrer sur les questions reliées au troisième et au quatrième âge et sur la capacité des baby-boomers d’y faire face. Ces publications seront comme des ballons-sondes et je vous invite à m’envoyer vos commentaires, lesquels vont certainement contribuer à étoffer ma réflexion.

À bientôt!